Pôle institutions

Définir les champs d’action des organismes institutionnels et leur rôle dans les systèmes de catégorisation et représentation

L’immigration peut être vue sous l’angle d’un phénomène social de plus ou moins grande ampleur : de l’expérience migrante d’un individu isolé à la mémoire migrante d’une communauté entière dans un pays d’accueil. Ces phénomènes migratoires, s’ils sont souvent induits par des éléments de contexte, impliquent des réactions plus ou moins fortes de la part d’un cadre institutionnel. Définir très précisément le terme d’institutions constituera notre première réelle tâche, mais nous serons obligés de l’employer dans cette présentation sous son sens le plus courant : "Une norme ou pratique socialement sanctionnée, ou l’organisme visant à les maintenir". Dans cette mesure, il nous a été permis de distinguer au moins trois niveaux institutionnels qui entrent en jeu dans l’aide aux populations immigrées, ou dans la régulation de ces flux :

- Le premier niveau pourrait être celui des institutions internationales, qu’elles soient des organisations non-gouvernementales ou à l’inverse des entités politiques transnationales. Ces institutions qui agissent à l’échelle interétatique ont des influences sur les flux migratoires importants, définissent des cadres et des accords et agissent sur les conditions de migration.
- Ensuite, les institutions nationales comme les États par exemple ont souvent le rôle le plus important en ce qui concerne l’immigration, que ce soit dans l’aide à une population immigrée ou dans la régulation des flux qui entrent sur les territoires qu’ils contrôlent. L’exemple des États a été pris, mais il existe d’autres institutions en charge de l’immigration, et les associations jouent en cela un grand rôle, à l’échelle nationale mais pas uniquement.
- En effet, les actions des associations se font principalement à l’échelle locale, pour avoir un impact le plus direct possible sur les principaux acteurs des phénomènes d’immigration, les migrants. Les institutions émanant de gouvernement ne sont toutefois pas absente de ce niveau d’observation : dans le cadre français par exemple, ce sont des services rattachés aux préfectures qui gèrent l’immigration à l’échelle la plus locale.

L’étude de ces institutions, sans se vouloir exhaustive, viserait ainsi à construire une typologie détaillée des différents champs d’actions de chacun de ces organismes très étroitement liés aux flux migratoires qui ont existé et qui continuent aujourd’hui. Il n’a pas été fait de distinction de termes entre institutions étatiques et associations, dont les formes et les actions divergent parfois grandement, mais qui permettent toutes d’encadrer l’immigration. L’étude des formes et des objectifs de cet encadrement sera l’axe principal de ce pôle de recherche.