Activité scientifique


- 2 Juin 2017 : Journée d’Études « Images subversives / Images subverties. Iconographies résistantes en Amérique latine et dans les Caraïbes, de l’époque pré-hispanique à nos jours ». ENS de Lyon.

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02/06/2017
ENS de Lyon

Appel à communications

Appel à communications

« Images subversives / Images subverties. Iconographies résistantes en Amérique latine et dans les Caraïbes, de l’époque pré-hispanique à nos jours »
2 juin 2017 - ENS de Lyon

Le Laboratoire Junior EIRALC (Empires, Impérialismes et Résistances en Amérique Latine et dans les Caraïbes) invite les intervenants de cette nouvelle journée d’étude à approfondir la question des résistances et des rapports de pouvoir latino-américains en les envisageant du point de vue des images.

Les récents apports théoriques permettant de “penser l’image” (Alloa et al. 2010/2015) - à la lumière du pictorial turn, d’après W.J. Thomas Mitchell, ou de l’iconic turn défini par Gottfried Boehm - nous invitent à envisager l’image dans toute sa complexité, c’est-à-dire du point de vue des contenus qu’elle représente, du “médium” qu’elle mobilise, des théorisations qu’elle inspire, des contextes dans lesquels elle est mobilisée et, enfin, de son statut économique et juridique. On privilégiera donc une conceptualisation étendue de l’image, qui au-delà de la peinture ou la photographie admettra des supports aussi divers que l’écriture pictographique, la bande dessinée, le dessin de presse, le tatouage ou encore le textile. La journée d’études sera l’occasion de proposer une réflexion interdisciplinaire sur les iconographies résistantes, qui accueillera les contributions de disciplines variées, allant de l’histoire de l’art à l’anthropologie, en passant par la sociologie ou encore le droit.
Il s’agira d’analyser l’articulation entre deux dynamiques souvent complémentaires et parfois contradictoires - les représentations de la résistance et les résistances par des moyens iconographiques. Analyser séparément ces deux processus nous conduirait en effet à en reconduire une vision dichotomique. L’idée de “subversion” nous paraît ici centrale pour penser ensemble les deux dimensions du problème. En effet, tout détournement d’un discours iconographique en subvertit le contenu hégémonique, mais n’en continue pas moins à mobiliser ce substrat dominant sur le long terme, ce qui permet de mettre en évidence le processus inverse, à savoir la réappropriation d’un code subversif issu de la contre-culture afin de garantir la transmission d’un discours hégémonique. Le laboratoire encourage les comparaisons entre différentes époques pour insister sur la dimension transhistorique de ces processus. Par exemple, la récupération de personnages indiens ou afro-descendants par l’Eglise et leur transformation en saints populaires à l’époque coloniale, n’empêche pas la réappropriation de ces figures par une religiosité populaire prompte à transformer et à réinterpréter l’iconographie chrétienne, jusque dans les expressions de la contre-culture contemporaine, à l’image du culte de la Santa Muerte.
En outre, le “contenu” de l’image ne saurait prendre forme sans un “médium”, c’est-à-dire un moyen historiquement déterminé permettant de créer et de recréer des images, leur conférant leur visibilité (Belting 2004). C’est pourquoi la fabrication des images constitue en elle-même un acte symbolique. Dans sa “théorie de la résistance”, (Traba 1973b) Marta Traba souligne l’importance des évolutions et des ruptures dans la fabrication des images, et indique que la domination culturelle des Etats-Unis constitue l’imposition d’un “style”, d’un “médium”, mais aussi d’un “système de civilisation”. L’image jouerait selon elle le rôle d’un véritable “cheval de Troie” en Amérique latine, contre lequel elle propose diverses stratégies subversives.
Une autre dimension à explorer pourrait être celle du contexte dans lequel l’image est mobilisée, et celle de ses usages. On pourra envisager la circulation des images au sein des réseaux de la culture institutionnelle, et s’interroger entre autres aspects sur la place qu’occupe l’art indigène au sein de l’État, dans sa dimension de réparation des lacunes de l’Histoire officielle. On s’intéressera notamment à la diversité des pratiques curatoriales des musées, au sein des contextes politiques, culturels et économiques variés qui forment le vaste espace géographique étudié par le laboratoire. Enfin, la dimension pragmatique et performative des images peut être interrogée dans la contre-culture et jusqu’en dehors du champ artistique au sens strict. C’est le cas de la photographie indigéniste et de ses usages par l’anthropologie et les sciences sociales. Celles-ci produisent en effet elles-aussi des discours visuels tantôt hégémoniques tantôt contre-hégémoniques.
Nous proposons enfin d’étudier la question du statut de l’image, dans sa dimension économique, liée à la notion de droit d’auteur. On peut mentionner la reprise de motifs “ethniques” dans le champ de la haute couture ou de l’industrie textile, pratiques que les communautés concernées n’hésitent pas à dénoncer en termes “d’appropriation culturelle”, et auxquelles elles opposent de nouvelles formes de résistance.

Les propositions de contributions n’excèderont pas 10 lignes et pourront être rédigées en français, anglais, espagnol ou portugais. Elles devront être envoyées avant le lundi 13 mars aux trois adresses suivantes, accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique : thomas.brignon@hotmail.com ; lauralema.s@gmail.com ; elsa.crousier@gmail.com

Bibliographie indicative

Alloa, Emmanuel (éd.), Penser l’image, Paris, Les presses du réel, 2010
Alloa, Emmanuel (éd.) Penser l’image II. Anthropologies du visuel, Paris, Les presses du réel, 2015
Belting, Hans, Pour une anthropologie des images, Paris, Gallimard, 2004.
Comaroff John L., Comaroff Jean (2009), Friszman Carolina, Marengo Elena (trad.), Etnicidad S.A., Madrid, Safekat S. L., 2011
De Campos, Haroldo, “Da razão antropofágica : a Europa sob o signo da devoração”, Revista Colóquio/Letras, 62, juillet 1981, p. 11-12.
Didi-Huberman, Georges, Survivance des lucioles, Paris, Minuit, 2009
Diéguez, Ileana, Cuerpos sin duelo : iconografias y teatralidades del dolor, México, Ediciones Document A, 2013
Gruzinski, Serge, L’Aigle et la Sibylle. Fresques indiennes des couvents mexicains, Paris, Imprimerie Nationale, 1994
Mosquera, Gerardo (éd.), Beyond the Fantastic. Contemporary Art Criticism from Latin América, London, Institute of visual arts, 1995.
Traba, Marta (1973), Dos décadas vulnerables en las artes plásticas latinoamericanas, 1950-1970, Buenos Aires, Siglo XXI editores, 2005.
Traba, Marta (1973), “La cultura de la resistencia”, Literatura y praxis en América latina, Caracas, Monte Avila Editores, 1974, pp. 49-80.

Programme de la Journée d’Etudes

Programme de la Journée d’études à télécharger
02/06/2017
ENS de Lyon


- 19 Mai 2017 : Journée d’Études « Les citoyennetés en Amérique latine et dans les Caraïbes de 1804 à nos jours ». ENS de Lyon.

Programme de la Journée d’Etudes

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02/06/2017
ENS de Lyon

Appel à communications

Appel à communications

« Les citoyennetés en Amérique latine et dans les Caraïbes de 1804 à nos jours »
19 mai 2017 - ENS de Lyon

Des premières proclamations d’Indépendance (Haïti en 1804, Venezuela en 1811, Provinces du Rio de la Plata en 1816, etc.) à nos jours, la citoyenneté a connu de multiples transformations à travers la diversité des combats pour l’émancipation menés par les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes. Si ses acceptions et ses pratiques se caractérisent par des évolutions constantes, la citoyenneté peut être généralement définie comme le fait d’être membre d’une communauté politique organisée et constitue l’un des fondements de la légitimité des Etats, de la souveraineté. Elle s’exerce à travers un ensemble de pratiques telles que le vote, les réunions, les associations, l’expression de revendications.

La journée d’études, dans une perspective de longue durée et pluridisciplinaire, vise à étudier l’exercice pratique des citoyennetés et les discours qui s’y attachent, en mettant en regard deux moments décisifs : d’une part l’ère des premières indépendances, de la constitution des Etats-nations et des abolitions de l’esclavage (1804-1860) ; d’autre part le renouveau constitutionnel postérieur à la fin de la guerre froide (années 1990-2000).

La journée d’études aura lieu le 19 mai 2017 à l’ENS de Lyon.

Comité scientifique : Silyane Larcher (CNRS), Georges Lomné (Université Paris-Est Marne-la-vallée), Clément Thibaud ( Université de Nantes)
Comité d’organisation : Yoletty Bracho (Université d’Auvergne), Frédéric Spillemaeker (Université de Nantes), Quentin Schwanck (ENS de Lyon)

Les propositions de communications (entre 2000 et 4000 caractères) sont à envoyer avant le 20 mars 2017 aux adresses suivantes :
yolettybracho@gmail.com
fspillemaeker@gmail.com
qnitneu@gmail.com.

Citoyennetés, constitutions, indépendances

A travers quels processus les constitutions, les discours et les pratiques politiques, ont-ils pris en compte la question de l’inclusion des minorités dans la citoyenneté ? La période des indépendances est propice à s’interroger sur l’ambivalence d’une citoyenneté accordée officiellement à tous les hommes libres, selon certaines conditions. La capacité d’exercice des droits reste fondamentalement inégalitaire, en fonction de la classe sociale des individus, et de nombreux travaux ont montré les limites l’idée de « démocratie raciale » en Amérique latine (Helg 2004, Stein et Stein 1970). Cependant, ce processus d’extension de la citoyenneté rompt avec le régime de la dignité ou de l’indignité attachée à l’appartenance aux castas (catégories juridiques socio-raciales évoluant en fonction des rapports de force) caractéristique de l’Ancien Régime et crée un nouvel horizon d’attente démocratique.La guerre a joué un rôle prépondérant dans la conquête des souverainetés, mais aussi pour l’accès à la citoyenneté des individus, en particulier des Noirs et des métis (Thibaud, dir., 2015). Ainsi, à l’issue d’une victoire remportée contre les troupes du général Leclerc envoyées par Napoléon Ier le 1er janvier 1804, Haïti est le deuxième Etat des Amériques à conquérir son Indépendance après les Etats-Unis. Mais la nouveauté politique en est toute autre dans la mesure où ce sont d’anciens esclaves et des libres de couleur qui ont conquis leur liberté les armes à la main (James 1938, Dubois 2004) : l’onde de choc de la révolution haïtienne transforme les enjeux politiques des phénomènes révolutionnaires dans le monde atlantique (Gómez, 2013). De même, au cours des guerres d’Indépendance de l’Amérique hispanique, nombreux sont ceux qui quittent la condition servile grâce à leur participation aux armées patriotes, et auxquels est reconnue la citoyenneté lors des nouvelles Constitutions (Blanchard 2008, Thibaud 2006).
Concernant le XIXème siècle, sans doute sera-t-il également nécessaire d’examiner les spécificités du post-esclavagisme, lors des abolitions définitives, dans les années 1840-1860 (plus tardives à Cuba et au Brésil : 1886 et 1888). Les comparaisons de la citoyenneté en contexte post-esclavagiste, entre Etats indépendants, et territoires restés sous l’emprise d’une métropole, telles que les Antilles françaises (Larcher 2014), pourraient être particulièrement suggestives. Le moment abolitionniste du milieu du XIXème siècle, clôt un processus d’extension des droits et de la souveraineté qui remonte au moins à l’ère des indépendances, voire des réformes impériales (Adelman, 2006). Or, il nous semble particulièrement intéressant d’envisager la comparaison de cette période avec un autre moment politique majeur, sur le continent, à savoir le moment constitutionnel des années 1990-2000.
De la fin des années 1980 aux années 2000, plusieurs constitutions se sont notamment signalées par de nouvelles possibilités d’implication citoyenne, et par la reconnaissance de droits spécifiques aux minorités (Brésil en 1988, Colombie en 1991, Venezuela en 1999, Equateur 2008) La plus emblématique peut-être celle qui institue la Bolivie en tant qu’Etat plurinational en 2009 (Collectif, CETRI, 2009). La question militaire est aussi présente dans les débats contemporains sur les formes d’exercice de la citoyenneté. Certains Etats ont mis en œuvre de nouvelles constitutions quelques années seulement après la fin d’une dictature militaire (Brésil), voire dans un contexte de conflit armé (Colombie) ; et dans le cas du Venezuela sous l’impulsion d’un militaire élu président, Hugo Chavez.

Citoyennetés et participation

Une fois la citoyenneté acquise, il existe de nombreuses manières de l’exercer : comment les nouveaux droits sont-ils mis en pratique ? Quelles sont les formes de participation des citoyens ? Quelles sont notamment les formes de mobilisation des classes populaires dans le cadre des nouvelles institutions ?
Les nouvelles constitutions des années 1990 et 2000 et les processus de transformation politique qui les ont accompagnés ont mis en place de nouveaux cadres d’implication des citoyens, notamment issus des classes populaires, tels que les conseils de quartier au Venezuela (Uhel, 2013). Les différentes politiques de participation et d’intégration des classes populaires mises en place en Amérique Latine durant la dite vague de gauche ont fait par ailleurs l’objet de nombreuses études en sciences sociales (Collectif, Participations, 2015). Que ce soit sur la mise en place des budgets participatifs (Goirand, 2015), sur le rôle des femmes dans les assemblées de consultation locales (Sa Vilas Boas, 2016), sur la construction des élites de la participation à la suite de la mise en place de ces dispositifs (Massardier, Sabourdin, Lecuyer, De Avila, 2012), ou encore sur les effets en termes de construction citoyenne radicale qu’ils peuvent représenter (Ciccariello-Maher, 2016), la participation en Amérique Latine a été au centre des discussions sur le renouveau démocratique. Arrivés aujourd’hui à ce qu’on commence à appeler “la fin du cycle”, et avec l’arrivée d’un ensemble de gouvernements avec des sensibilités différentes à celles des architectes de la participation, se pose la question de la continuité de ces programmes : la citoyenneté peut être interrogée non seulement un droit à obtenir, mais aussi comme un objet de lutte. La citoyenneté peut être étudiée en tant que construction permanente, jamais acquise, toujours en négociation, et soumise à des rapports de force nourris des luttes historiques, et des interactions dans le présent.
Parmi les axes qui pourront être plus particulièrement explorés, nous pouvons citer les processus d’inclusion ou d’exclusion des minorités et la question de l’implication des femmes. e. Enfin, plus particulièrement pour la période contemporaine, la question de la participation des citoyens, lors des processus constituants et dans les cadres politiques nouveaux qui en sont issus.

Axes de réflexions

Afin d’approfondir ces questions, nous entendons les axes comme des suggestions pour la réflexion. En aucun cas ils prétendent être exclusifs entre eux.

- Citoyennetés et minorités
Le rôle des classes populaires, des femmes ou encore des minorités ethniques dans la construction des indépendances ou des processus constitutionnels contemporains constitue un enjeu majeur. La diversité des répertoires d’action des acteurs, leurs trajectoires d’action politique et d’engagement, les difficultés qu’ils retrouvent à être inclus dans l’idée de citoyenneté (formelle, ou de fait), ou encore les moyens concrets dont ils disposent pour s’en emparer, pourront être analysés (Shafir, 1998).

- Légitimation du pouvoir d’Etat et appropriations citoyennes
Et même si le citoyen est une source d’émancipation politique, il peut être vu aussi comme un moyen de construire une unité ultime entre des populations distinctes et ayant des intérêts divers, voire contradictoires. Dans quelle mesure la construction de ces citoyennetés permet aussi bien d’asseoir l’autorité de l’Etat central, de légitimer un ordre politique (parfois élitiste), ou encore de rapprocher le pouvoir politique des populations qui par ailleurs lui résistent. De la même manière, la revendication des droits peut être un outil de contestation, d’émancipation, et l’outil d’assujettissement peut devenir l’arme de l’action contre l’oppression. Les liens entre citoyenneté et pratiques militaires, pourront également faire l’objet d’une attention particulière, notamment à travers la figure du citoyen-soldat qui émerge des guerres d’Indépendance.

- Evolutions et pérennités des moments révolutionnaires d’affirmation de la citoyenneté
De nouveaux droits attachés à la citoyenneté sont proclamés et mis en pratiques lors de périodes révolutionnaires, des guerres d’Indépendance à la période contemporaine. Dans quelle mesure ces redéfinitions de la citoyenneté sont-elles pérennes au-delà de la fin de ces processus ? Les changements de cycles historiques peuvent donner lieu à des reculs en matière de citoyennetés, mais ne remettent pas nécessairement en cause la transformation des horizons d’attentes. En effet, malgré ses limites, l’horizon d’attente de l’égalité politique, sociale et raciale, affirmé lors des Indépendances demeure la principale source de légitimation politique malgré les changements de régime. De même, pour la période récente, il est possible de s’interroger sur la capacité des paradigmes de participation et d’implication citoyenne à résister à la crise des gouvernements de gauche sur le continent.

- Méthodologies de la pensée transversale et transhistorique
L’approche comparatiste de la journée d’études entre deux moments historiques éloignés mais fortement reliés, peut aussi elle-même faire l’objet d’une réflexion. Dans quelle mesure cette démarche peut-elle s’avérer féconde ? Par quelles méthodes est-il possible de faire cet exercice ? Quelles variables d’analyse, ou de comparaison ? Comment éviter les surinterprétations éventuellement provoqués par des analyses des temps juxtaposés ? 

L’ensemble de ces questionnements peut être modifiés, transformés ou encore critiquées dans les réponses à l’appel à communication.

Bibliographie indicative

ADELMAN Sovereignty and Revolution in the Iberian Atlantic, Princeton, Princeton University Press, 2006.
BLANCHARD Peter, Under the Flags of Freedom : Slave Soldiers and the Wars of Independence in Spanish South America, Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 2008.
Ciccariello-Maher George, Building the Commune : Radical Democracy in Venezuela, Londres  ; New York, Verso, 2016.
DUBOIS Laurent , Avengers of the New World, The Story of the Haitian Revolution, Cambridge, Harvard University Press, 2004.
CETRI (collectif), La Bolivie d’Evo Morales : démocratique, indianiste et socialiste ?, Paris, Syllepse, 2009.
Collectif, « Dynamiques de la participation en Amérique latine », Participations, 2015/1, n°11,
GOMEZ Alejandro, Le spectre de la révolution noire : l’impact de la révolution haitienne dans le monde atlantique 1790-1886, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Goirand Camille, 2015, « Rituels démocratiques et mise en scène de la participation populaire dans les assemblées du budget participatif à Recife (Brésil) », Participations, 28 mai 2015, no 11, p. 53‑85.
HELG Aline, Liberty and Equality in Caribbean Colombia, 1770-1835, Chaper Hill et Londres, North Carolina University Press, 2004.
JAMES C.L.R., The Black Jacobins : Toussaint l’Ouverture and the Santo Domingo Revolution, Londres, Secker & Warburg, 1938. New York, The Dial Press, 1938.
LARCHER Silyane, L’autre citoyen, l’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage, Paris, Armand Colin, 2014.
MASSARDIER Gilles, SABOURIN Éric, LECUYER Lauren, DE AVILA Mario L., « La démocratie participative comme structure d’opportunité et de renforcement de la notabilité sectorielle. Le cas des agriculteurs familiaux dans le Programme de Développement Durable des Territoires Ruraux au Brésil, territoire Aguas Emendadas », Participations, 1/2012 (N° 2), p. 78-102.
SHAFIR Gershon (ed), The Citizenship Debates, Minneapolis, University of Minnessota, Press, 1998
STEIN Barbara H. et STEIN Stanley J, The Colonial Heritage of Latin America. Essays on Economic Dependence in Perspective, New-York, Oxford University Press, 1970.
THIBAUD Clément (dir.), « Race et citoyenneté. Une perspective américaine, fin XVIIIème-XIXème siècle », Le Mouvement social, 2015, n°352.
THIBAUD Clément, Républiques en armes, Les armées de Bolivar dans les guerres d’Indépendance du Venezuela et de la Colombie, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.
UHEL Mathieu, 2013, « La démocratie participative entre subordination et autonomisation politique. Les Conseils communaux à Maracaibo (Venezuela) », Cahiers des Amériques latines, 26 décembre 2013, n° 69, p. 57‑80.

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19/05/2017
ENS de Lyon


- 10 Juin 2016 : Journée d’Études « Les pratiques corporelles : des prismes pour étudier la construction des rapports de pouvoir en Amérique latine et dans les Caraïbes ». Université de Nantes.

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10/06/2016
Université de Nantes

Appel à contributions

Appel à contributions

"Les pratiques corporelles : des prismes pour étudier la construction des rapports de pouvoir en Amérique latine et dans les Caraïbes"
10 juin à Nantes

EIRALC – ENS de Lyon
STARACO et EA 1163 CRHIA – Université de Nantes
Ecole doctorale 496 Sociétés, Cultures, Echanges
EA 1853 LCE – Université Lumière Lyon 2

 Le laboratoire junior EIRALC propose, pour sa deuxième journée d’études, de réfléchir aux rapports de pouvoir en Amérique latine et dans les Caraïbes à travers le prisme du corps. Les « techniques du corps » (MAUSS, 1936), les gestes de la vie quotidienne et du travail, les attitudes, les violences physiques, les usages vestimentaires, les tatouages, les scarifications, la consommation d’un certain type de nourriture ou encore de substances psychotropes et bien d’autres pratiques peuvent permettre de mieux comprendre les sociétés latino-américaines et caribéennes de la conquête à nos jours. Il s’agit en particulier d’appréhender la façon dont les individus et les groupes, par leurs pratiques corporelles, se positionnent et réagissent face à un pouvoir ou l’exercent. Ce sera l’occasion d’examiner des enjeux tant conceptuels que méthodologiques.
 D’une part, analyser les différentes modalités de confrontation avec le pouvoir permet de réfléchir aux outils conceptuels forgés par les sciences humaines et sociales. EIRALC souhaite approfondir la question des résistances, en envisageant la diversité de leurs formes mais aussi en pointant les limites de cette catégorie. Le détour par d’autres concepts – répertoire d’actions, hybridation, accommodation, réappropriation, contre-acculturation, etc. – permettra notamment d’envisager des situations qui échappent à l’opposition binaire consentement/résistance. Ainsi le corps peut être étudié comme un vecteur et pas seulement comme un instrument du pouvoir ; le corps n’est pas que le produit de rapports de force, mais l’agent qui contribue à leur production (LECERCLE, 2006). C’est pourquoi le corps sera envisagé comme “récepteur de processus constitutifs”, et comme sujet actif qui détermine des normes (HERRING TORRES, 2008). Nombre de travaux récents insistent sur la nécessité de penser la question du biopolitique comme l’un des cadres d’analyse fondamentaux des rapports de pouvoir dans l’Amérique latine et les Caraïbes (PEDRAZA GOMEZ, 2004 ; ESCOBAR CAJAMARCA, 2013).
D’autre part, travailler sur des pratiques permet d’envisager des actions qui obéissent à « une logique qui s’effectue directement dans la gymnastique corporelle » (BOURDIEU, 1994) et d’entrevoir ainsi des formes de résistance qui ne passent pas nécessairement par le discours et/ou par une conceptualisation. Il s’agira dès lors de confronter différentes méthodes issues des sciences sociales (pratiques de « terrain », analyse d’archives, fouilles archéologiques, etc.) et de réfléchir au positionnement du chercheur par rapport à son objet d’étude pour comprendre comment et jusqu’où la recherche permet de restituer la logique, la signification, des pratiques évoquées.
 À partir de ces deux grands enjeux et du large cadre géographique et chronologique choisi par le laboratoire – l’Amérique latine et les Caraïbes, de la période coloniale au temps présent – les communications pourront aborder les rapports de pouvoir sous différents angles. Citons par exemple, les relations de travail ou la construction et réappropriation des normes de genre, de race, et de classe. Enfin, associé jusqu’à l’excès à une exceptionnalité latino-américaine et caribéenne, le métissage est un phénomène culturel ayant fait l’objet d’une surabondance de discours, valorisant ou dénigrant ses manifestations corporelles. L’intensité des débats et des approches théoriques à ce sujet pourra être analysée dans la production littéraire, par exemple à propos des nombreuses relectures de The Tempest de William Shakespeare en Amérique latine et dans les Caraïbes (JÁUREGUI, 2008), à partir du célèbre Ariel de Rodó, jusqu’aux aux appropriations féministes comme celle de Gloria Anzaldúa dans The New Mestiza, en passant par Calibán de Roberto Fernández Retamar (ou Une tempête d’Aimé Césaire) ; la question est également abordée dans l’oeuvre des célèbres critiques littéraires Antonio Cornejo Polar et Ángel Rama . Elle prend chez eux la forme de concepts tels que heterogeneidad (CORNEJO POLAR, 1994) ou transculturación (RAMA, 1984). La question du métissage pourra également être étudiée dans le domaine artistique et dans les sciences sociales.

Envoi des propositions
Le titre de la proposition de communication et un court résumé doivent être envoyés avant le 15 avril (2500 signes maximum) à l’adresse suivante : labojunior.eiralc@gmail.com.

Langues acceptées : français, anglais, espagnol.

Bibliographie indicative
ANZALDUA, Gloria, Borderlands/La Frontera. The New Mestiza, San Francisco, Aunt Lute Books, 1999
BOURDIEU, Pierre, Raisons pratiques. Sur la théorie de l’action, Paris, Seuil, 1994
CORNEJO POLAR, (1994), Escribir en el aire. Ensayo sobre la heterogeneidad socio-cultural en las literaturas andinas, Lima, (CELACP)-Latinoamericana Editores, 2003 (2da edición)
ESCOBAR CAJAMARCA, Manuel Roberto, La politización del cuerpo subjetividades trans en resistencia, Nómadas, Bogotá, 2013
HERRING TORRES, Max, Cuerpos anómalos, Bogotá, Universidad Nacional de Colombia, 2008
JAUREGUI Carlos A., Canibalia. Canibalismo, calibalismo, antropofagia cultural y consumo en América Latina, Madrid, Iberoamericana, 2008
LECERCLE, A marxist philosophy of language, ELLIOT Gregory (trad.), Leiden and Boston, Brill, 2006
MAUSS, Marcel (1984), « Les techniques du corps » [1934], in Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, Quadrige, 1950, pp. 365–386
PEDRAZA GOMEZ, Zandra, « El régimen biopolítico en América Latina. Cuerpo y pensamiento social », in Iberoamericana. America Latina - España - Portugal, 2004, no. 15, pp. 7-20
RAMA (1984), Transculturación narrativa en América Latina, Buenos Aires, Ediciones El Andariego, 2008
RETAMAR, Roberto Fernández, Calibán : apuntes sobre la cultura en nuestra América, Mexico, Editorial Diogenes, 1974

Programme

Programme

"Les pratiques corporelles : des prismes pour étudier la construction des rapports de pouvoir en Amérique latine et dans les Caraïbes"
Journée d’études interdisciplinaire
Vendredi 10 juin à Nantes, salle des conseils, Université de Nantes

9h30 : Accueil des participants

10h : Introduction

10h15 -11h35 : « Approches historiques : Des Aztèques aux Habsbourg : les mises en scène du corps souverain »

(Modération : Frédéric SPILLEMAEKER, Université de Nantes)

Loïc VAUZELLE, EPHE : « Corps et langage des parures dans le Mexique Central aux XVe et XVIe siècles »

Alejandro WANG ROMERO, Universidad de Sevilla : « Los dos cuerpos del rey : ausencia y simulacro del rey bajo los Austrias »

11h35-12h55 : « Etudes anthropologiques : les pratiques corporelles et la construction des appartenances »

(Modération : Laura LEMA SILVA, Université Lumière Lyon 2 Institut des Amériques)

Daphné BEDINADE, EHESS : « Le "naturel" et la valorisation d’une beauté noire : Construction d’une pratique de transformation corporelle »

Maureen BURNOT, Anthropologie, Université Lumière Lyon 2 : « Inscrustation d’amulettes et tatouages dans le culte à San La Muerte en Argentine »

12h55- 14h45 : Pause déjeuner

14h45-16h05 : « Perspectives croisées : Les corps à l’épreuve des violences politiques contemporaines »

(Modération : Silyane LARCHER, CNRS)

Sergio COTO-RIVEL, Université de Nantes : « La machine à tuer. Corps, violence et subjectivité dans deux romans de l’écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya »

Elena DE OLIVEIRA SCHUCK, Universidade Federal do Rio Grande do Sul (UFRGS) et Centre de Recherche Politique de Sciences Po Paris (CEVIPOF) : « Une relation perverse entre la police militaire et les mouvements féministes à Porto Alegre, Brésil »

16h05-16h35 : Conclusions

(Silyane LARCHER, CNRS)

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Programme de la Journée d’études à télécharger
10/06/2016
Université de Nantes


- 30 novembre 2015 à 14h : Conférence « Enrique Dussel et la philosophie critique latino-américaine : des débats sur l’existence d’une philosophie latino-américaine authentique au tournant décolonial »

Par Fátima Hurtado López, docteure en philosophie de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’Université de Grenade. ENS de Lyon, site Monod (site de l’ENS Sciences), Salle des Conseils.

Documents

Programme de la conférence à télécharger
30/11/2015
ENS de Lyon - Site ENS sciences (Monod)


- 23 novembre 2015  : Journée d’Études « Les idéologies impériales et la notion d’empire en perspective comparée ». ENS de Lyon.

Programme

10h30-11h
Présentation du laboratoire junior EIRALC - Laura Lema Silva
Présentation de la journée d’étude - Frédéric Spillemaeker

Première partie - L’étendue d’une puissance : construction idéologique et expansion des empires

11h-11h45
« L’imperium Romanum : du droit à la justification idéologique »
Hadrien Bru, Université de Franche-Comté (Besançon), Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité

11h45-12h30
Les fondements idéologiques de l’Empire almohade. Maghreb et al-Andalus, 12e-13e siècle"
Pascal Buresi, CNRS-EHESS IISMM (Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman)
(Modération : Elsa Crousier)

12h30-13h30 : Pause déjeuner

Deuxième partie - Les noms de l’empire : une notion à l’épreuve des frontières

13h30-14h15
Territoire, guerre et politique à l’époque aztèque
Loïc Vauzelle, EPHE, GSRL

14h15-15h
L’empire aztèque ou le « système monde mésoaméricain » au Postclassique
Nadine Béligand, Université Lumière Lyon 2 : UMR CNRS 5190-LARHRA

15h-15h45
Comment les Incas se référaient-ils à leur Empire ? Signifié et usages du terme tawuyuantins.
César Itier, INALCO – CERLOM (centre d’études et de recherches sur les littératures et les oralités)

15h45-16h : Pause café

16h-17h
Table-ronde : Les empires à l’épreuve de l’Autre.
(Modération : Thomas Brignon)

17h
Apéritif de lancement du laboratoire junior

Documents

Programme de la journée d’étude à télécharger
23/11/2015
ENS de Lyon